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Archive du mois : l’annexion à l’Empire allemand et la propagande

L’archive du mois revient sur la signature, il y a 150 ans, du traité de Francfort qui officialise l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine à l’Empire allemand.

L'archive du mois à Brumath.

La figure de l’empereur

La formation de l’Empire allemand a poussé le régime à faire germer, à marche forcée, un sentiment national, en le centrant notamment autour de la personne de l’empereur ; le culte de sa personne se renforce avec l’arrivée au pouvoir de l’empereur Guillaume II. Tout support est bon pour que son portrait soit connu et reconnu de tous, y compris par les alsaciens. Dans une époque où les réseaux sociaux ne sont pas encore existants, son image est véhiculée par les journaux, statues, … Sa figure est d’ailleurs aisément reconnaissable, comme nous pouvons le voir sur son buste et son image conservés aux archives de Brumath : moustache en crocs, uniforme et décorations militaires !

Ce n’est qu’une supposition, mais on peut imaginer que ce buste ait pu être distribué dans les communes d’Alsace pour être exposé au public au même titre, plus contemporain, que la Marianne et le portrait du Président de la République.

Les fêtes de l’empereur

Les fêtes et cérémonies permettaient aussi de fédérer toute la nation autour d’une même idée et participait à l’édification d’un sentiment national : la fête d’anniversaire du roi de Prusse devient la fête de l’empereur en même temps que la fête nationale officielle, c’est le « Kaisergeburstag ».

En 1911 et 1912, à Brumath, nous avons un résumé de l’organisation des manifestations pour le « Kaisergeburstag » (27 janvier). Le cérémoniel pour cette fête a d’ailleurs quelque peu évolué. Au départ, cette journée était seulement célébrée par les « allemands de souche » et par les militaires avec force parade et banquets réservés aux officiers et officiels. Mais ces démonstrations militaires étaient très mal accueillies par la population locale. Une évolution est amorcée dans les années 1890, suivi notamment par Brumath. Des éléments qui faisaient partie du décorum habituel des cérémonies et fêtes de l’époque sont utilisés : pavoisement des bâtiments publics, sonnerie des cloches (le 26 après midi et à nouveau le 27 au matin). Les offices religieux sont célébrés dans les trois cultes (catholiques, protestant et juif), et le soir un banquet est organisé à l’Hôtel « Krebs ».

Le caractère plus familial et moins protocolaire est aussi accentué par la participation des écoles. L’ensemble des écoliers brumathois est rassemblé dans la salle du conseil municipal à la mairie, le matin. Là, un discours leur ait lu, soit, en 1911, sur les actions de l’empereur depuis son accession au trône, soit, en 1912 sur la vie admirable et les vertus de Frédéric II (Roi de Prusse) à l’occasion des 200 ans de sa naissance …

L’adhésion des Brumathois

Mais qu’en est-il de l’adhésion du public brumathois à cette propagande ? Cela restera un mystère … Peut être arrivait-il, durant ces fêtes, qu’à l’instar de leurs compatriotes alsaciens, des brumathois aient marqué leur mécontentement par de petits gestes : refus des prêtres catholiques de faire sonner les cloches, pavoisement non pas avec le drapeau allemand mais avec le drapeau alsacien.

Sources

  • Archives municipales et communautaires de Brumath, Réserve d’œuvre d’art.
  • Anne-Laure Fabre, « La fête et la guerre à Strasbourg durant la Première Guerre mondiale », Revue d’Alsace [En ligne], 141 | 2015, mis en ligne le 01 octobre 2018, consulté le 06 mai 2021. URL : http://journals.openedition.org/alsace/2377 ; DOI : https://doi.org/10.4000/alsace.2377.

Les Archives Municipales

Les Archives municipales et communautaires de Brumath vous accueillent :

  • 43, route de Geudertheim – 67170 BRUMATH.
  • Le mardi et jeudi de 13h30 et 17h.

Obtenir plus d’informations par email ou directement par téléphone au 03 88 52 97 47.

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